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Faune et flore

MONFAUCON, UN PAYS VERT EN PERIGORD POURPRE


Le vallon, entre Badoux et la Taula, où se côtoient prairies, vignoble et forêt.



Monfaucon, encore en Périgord pourpre (contrée implantée de vignes et tirant son nom des couleurs chaudes de ses vins : région de Bergerac et sud Dordogne), appartient à la région forestière du Landais, entre la vallée de l'Isle et le Bergeracois. Le pin maritime y domine auprès des chênes, des châtaigniers et autres feuillus tels que frênes, hêtres, charmes et quelques robiniers. Cette essence a été introduite au siècle dernier où ont été opérés des boisements, à la suite de l'invasion, en 1873 et jusqu'en 1876, du phylloxéra nuisible au vignoble. Le vocable " Landais " utilisé pour désigner cet espace boisé évoque les Landes de Gascogne boisées et exploitées de la même façon : ici aussi, les pins ont été gemmés. Aujourd'hui, nous comptons : 440 ha de futaies résineuses et 6 ha de futaies feuillues 753 ha de taillis sous futaies 309 ha de taillis simples enfin, 6 ha de peupleraies.

Des chemins pour la Défense de la Forêt contre les Incendies (D.F.C.I.), gravés et entretenus, parcourent cette large surface boisée et forment un important réseau de sentiers de promenade. Entre forêt et terres cultivées, apparaissent quelques landes, sèches ou humides, selon la proximité de la nappe phréatique. Elles couvrent une centaine d'hectares et évoluent à nouveau, au fil du temps, vers la forêt.


Les eaux douces

Des ruisseaux et ruisselets, principalement alimentés en période humide parcourent, ici ou là, la campagne et la forêt. Leur source, d'un trop faible débit pour les alimenter, les rende intermittents : très volumineux en temps de pluie en raison de l'imperméabilité du sol, ils cessent pour la plupart de couler en été.

Le plus important, la Lidoire (se jetant dans la Dordogne sur la rive droite en amont de Castillon et naissant sur la commune de Bosset), borde la commune au nord. Très sinueuse et au lit creusé, elle confère un charme incomparable aux sous-bois. S'y dépose un sable très fin et clair, utilisé jadis pour les constructions. Elle reçoit les eaux de plusieurs ruisseaux : la Léchou, le Roudier, la Nine, la Boucardia et la Planche (porté Granfon sur les cartes du XVIIIe siècle, pour prendre justement sa source près du lieu-dit de Grande Fon). A l'est, la Gouyne, en suivant à travers bois les plus bas fonds du territoire, marque la frontière avec la commune voisine de St Pierre d'Eyraud. Elle reçoit, près du pont de la Joubine, les ruisseaux du Cluzeau et du Bigounin.

Tous ces ruisseaux, aux allures de fossés tant ils sont petits, alimentent sur leur cours des étangs (occupant près de 10 hectares). Retenus par des digues pour la plupart, ils ont été aménagés au bénéfice de l'agriculture. Provision d'eau pour le bétail, ils sont aussi utilisés pour l'irrigation de cultures. Ils ont aujourd'hui un autre intérêt : accessibles par des chemins aménagés, ils sont des réserves pour la lutte contre les incendies de forêt. Le plus vaste, l'étang de Bazange, à la forme originale d'un Y, répond à une autre fin, celle de rendre le site du camping agréable.
 


CLIMAT, FAUNE ET FLORE

Situé sous le 45e degré de latitude, le pays jouit d'un agréable climat océanique tempéré, très doux, grâce à l'influence atlantique remontant l'ample vallée de la Dordogne. Les chutes de pluie les plus importantes se produisent à l'automne et au printemps. Il bénéficie d'un large ensoleillement et de températures quasi-méridionales en période estivale. Baignée de lumière, la nature n'en paraît que plus souriante.
Mais outre le regard d'ensemble, un regard plus délicat permet d'apprécier une végétation plus discrète et de découvrir la présence d'une vie animale sauvage encore abondante.



Les renoncules ficaires aux corolles jaune vif et au feuillage luisant se rencontrent au printemps en bordure des bois et des chemins.


Landes et prairies

Dans les landes, selon le degré d'humidité, les espèces végétales sont plus ou moins importantes. En touffes, joncs, molinie : graminée vivace, et asphodèles au panache blanc, apparaissent dans les fonds les plus humides. On y rencontre surtout la bruyère commune aux divers tons de rose pourpré, l'ajonc épineux fleuri de jaune en hiver, comme l'est le genêt au printemps, et les prunelliers aux rameaux très épineux. On y trouve aussi la bruyère à balai ou " brande ".

Dans les prairies, après les gracieuses cardamines des prés, blanches ou lilas, fleurissant au chant du coucou, viennent les premières pâquerettes, les bugles rampantes formant ça et là des tapis bleus, puis les "pentecôtes" (ainsi nommées par les gens du pays pour s'épanouir à cette période ; de leur vrai nom : orchis) dont les fleurs odorantes varient du pourpre foncé au rose. De juillet à octobre, les scabieuses des prés aux capitules bleues succèdent aux grandes marguerites. Au même moment, les massettes élèvent leurs épis bruns au bord des étangs.


Sous-bois Bruyères

et ajoncs aimant les terres acides se retrouvent dans les sous-bois, à côté de la fougère. Et quelle surprise quand ils côtoient, sur un terrain ondulé, des pieds de vigne épars, témoins de la présence du riche vignoble du siècle dernier. Quelques alisiers viennent rehausser l'ensemble, à l'automne, par leurs teintes d'un rouge chatoyant. Dans les bois frais et les vallons, primevères, violettes, renoncules, anémones des bois et pulmonaires officinales roses et bleues à la fois, annoncent le printemps. Vivant en colonies près des ruisseaux, les lathrées clandestines d'un beau violet pourpre, tapissent de leurs calices en cloche les racines des arbres. Le petit houx, aux feuilles ovales et aux fruits encore rouges, abonde dans ces mêmes endroits. Les humus se décomposent lentement et l'acidité est importante. Elle favorise, à l'automne, le développement des champignons. Les bois de Monfaucon, réputés terre d'élection des cèpes dans la région Foyenne, sont alors visités par les fervents de la cueillette ! Sous les chênes et les châtaigniers poussent le cèpe de Bordeaux, le bolet tête-de-nègre fort appréciés. D'autres variétés comestibles telles que le pied bleu, l'oronge, la trompette de la mort ou le pied de mouton agrémentent les plats pour les connaisseurs. Aimant l'ombre et l'humidité, la girolle ou chanterelle croît sur les mousses. Le " catalan " ou lactaire délicieux préfère les pinèdes.

Ces vastes étendues forestières, reculées et conservant un aspect sauvage, permettent d'abriter une faune particulièrement riche.


Gibier et vie sauvage

Une importante population de chevreuils se développe naturellement dans le milieu forestier. Soumis à un plan de chasse réglementé, ils sont nombreux dans la commune. Et il n'est pas rare qu'ils nous surprennent en traversant route ou chemin. On peut, au printemps, entendre leur brame et aussi les apercevoir à l'orée des bois où ils viennent brouter l'herbe fraîche. Sangliers, renards, lapins, quelques lièvres, blaireaux et genettes sont aussi les hôtes des taillis.

Une autre particularité : la région est un lieu de passage d'oiseaux migrateurs. Des vols de grues annoncent le retour du printemps ou de l'hiver selon le sens de migration. Palombes (ou pigeons ramiers) passent vers octobre en vols groupés avant de rejoindre les cols Pyrénéens. Certains chasseurs affectionnent leur chasse et pour cela, construisent des palombières, ces abris en planches camouflés de branches ou de fougères perchés à la cime des arbres. Dans le même temps migrent les bécasses des bois ; c'est ensuite le tour des grives et des alouettes.

On peut observer dans les prairies, à proximité des étangs, le spectacle du héron cendré, majestueux, venant se poser seul ou en couple. Plusieurs ont élu domicile et ont construit leur nid dans un arbre proche. Sur les eaux tranquilles de ces étangs piquetant la campagne, nagent colverts et poules d'eau.

Enfin de multiples passereaux habitent la campagne : merles, rouges-gorges, pinsons, mésanges, rouges-queues, chardonnerets, hirondelles...

Extrait de la monographie de Monfaucon (1997)