L'église


L'église de Monfaucon est, de toute évidence, l'édifice le plus ancien du bourg. Les églises construites sur les bords de la Lidoire existaient déjà aux XIe et XIIe siècles. La pancarte de 1317 indique celle de Monfaucon : Ecclesia de Monsfalco dépendant de l' Archipresbiteratus de Monravel.

La restauration de ses murs extérieurs, en 1993, atteste de modifications ou reconstructions laissant imaginer un allongement de la nef.

Au XVIIe siècle (Visites épiscopales de 1689), désignée Notre-Dame de Monfaucon, elle est simplement décrite comme n'étant pas lambrissée avec de beaux ornements. Comme la plupart des églises du Périgord, celle de Monfaucon se para à cette époque d'un magnifique retable en bois. Sa restauration récente, fidèle et respectueuse des peintures polychromes d'origine, a redonné corps à ce petit chef d'oeuvre.


Le Pouillé du XVIIIe siècle mentionne la paroisse Ste Marie de Monfaucon. L'église y est décrite de la façon suivante : " l'église consiste en une seule nef lambrissée ; elle a la forme d'un carré long et n'offre rien de remarquable ".
Sa forme actuelle est la même, mais remarquable est son clocher à fronton campanile aux courbes harmonieuses. Construit en gros moellons de pierre, il est plus récent que le corps même de l'église (XVIIIe siècle). Le registre inférieur, étayé par deux massifs contreforts d'angle, est percé d'un portail simple surmonté d'un fronton triangulaire agrémenté en son centre d'une étoile.

Une énigme est soulevée au sujet de cette étoile : de toute évidence elle représente l'étoile de la Nativité, Notre-Dame de la Nativité étant portée Patronne de la paroisse. Mais pourquoi est-elle représentée avec deux branches vers le haut, au lieu d'une ? Il peut s'agir là d'une erreur de façonnage... ou d'une tradition d'époque...


Tabernacle à ailes du rétable, ornant le choeur de l'église.




D'une architecture soignée, le clocher comporte au registre supérieur trois logettes plein cintre qui semblaient être destinées à recevoir chacune une cloche. Deux de ces baies sont murées et la plus haute est occultée sur la moitié inférieure. La seule cloche actuelle, fondue à St Emilion en 1870, ne put être placée dans une des logettes du clocher en raison de l'importance de son volume. Aussi fut-elle tout d'abord suspendue à un portique de bois, sur la place de l'église. C'est en Septembre 1904, que fut décidée la construction d'un abri derrière le mur campanile de l'église pour servir de gîte à la cloche : abri construit en bois qui donne toute son originalité à cette petite église. Une toile peinte (100 x 140), naïve et représentant le Calvaire, date du XVIIIe siècle. Entre autres trésors d'église, figurent un calice en argent de cette même époque, une croix de procession en cuivre argenté avec d'un côté le Christ, de l'autre la Vierge, et un ciboire en argent, datant du début du XIXe siècle. 

Extrait de la monographie de Monfaucon (1997)a