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Petit patrimoine

Domaines et Gentilhommières

Héritières de vastes propriétés, de magnifiques demeures subsistent à Monfaucon dont celle de " la Mallevieille " et celle de " La Pourcaud ".

La Mallevieille, belle gentilhommière du XVIIIe siècle, a servi au XIXe siècle de relais de poste sur la route reliant Ste-Foy-la-Grande à Mussidan. Avec ses entrelacs de briques rouges et sa tourelle, son toit pentu aux tuiles plates arrondies, elle s'impose sur le coteau au sud de la commune. Entourée de magnifiques arbres séculaires, elle porte aujourd'hui le nom de Château pour sa production vinicole. Et pour écrin de verdure, ce sont quinze hectares de vignes escaladant les coteaux

Une autre belle demeure est celle de la Pourcaud, construite dans la première moitié du XIXe siècle par Pommade d'Arvan, docteur es-lettres. Il y érigea un pavillon de maîtres, de style Restauration, rehaussé à l'angle d'une tour massive au toit d'ardoise et flanqué d'une aile de retour plus basse : logement des métayers, rejoignant les écuries déjà existantes en formant ainsi une cour d'honneur (cette aile nécessitant trop de réparations fut détruite après 1950, par le propriétaire de l'époque : le commandant Pagès). A cet ensemble, Pommade d'Arvan ajouta le pigeonnier à tour carrée et des dépendances où on trouve encore le four à pain. Son fils, héritier, vendit le domaine en 1890 à un officier de marine, nommé Babut, qui y laissa son empreinte en aménageant les jardins avec toutes sortes d'arbres ramenés de ses expéditions. Une allée de buis, à l'ombre de grands cèdres maintenant centenaires, conduit à un promontoire de terre et entoure un plan d'eau agrémenté d'une île où trône un petit pavillon ou chapelle. Une fort belle histoire est contée dans le pays : des fêtes avaient lieu autrefois à la Pourcaud ; les jeunes y étaient invités et les jeunes mariés devaient faire le tour de la butte de terre : c'était là une promesse de fécondité. Ils allaient ensuite en barque jusqu'à la chapelle pour prier...


Puits et fontaines

Plus discrètes et même insoupçonnées, à fleur de terre ou bâties, les fontaines sont encore dans les mémoires. Si certaines ont disparu, d'autres font revivre le passé. C'est là que les gens du pays, encore au début du siècle, venaient s'approvisionner et frotter le linge amené en brouette ou dans de grands " bouéricous " (panier d'osier tressé). L'une d'entre elles, près de Gabastou, pour sa teneur en calcaire, est dite fontaine pétrifiante. Aux fontaines ont succédé les puits, souvent couvert d'un toit, qui ont pourvu à l'alimentation en eau jusqu'à l'arrivée de l'adduction d'eau potable dans les années 1970.



Ancien habitat paysan

Quelques anciennes habitations (bientôt rares) laissent encore apparaître l'architecture de la maison paysanne médiévale qui s'est perpétrée durant des siècles. Les plus anciennes : maisons de métayers, fermiers ou petits propriétaires, sont vraisemblablement des XVIIIe et XIXe siècle, comme dans l'ensemble de la région.


Des colombages, murs de bois et d'argile crue mêlée à de la chaux et à des poils d'animaux, de la paille de seigle ou des joncs hachés, comme à Vigerie, Damet, Pichou ou chez le Vigneron, témoignent de l'habitat le plus ancien. Le bois et l'argile, fournis par l'environnement, étaient des matériaux aisés à se procurer, mais fragiles. Certains colombages laissent encore apparaître le torchis, d'autres ont été plus tard garnis de briques de terre cuite appelées " bricous " (lieu-dit : Moulin à vent). Autres murs typiques, ceux où ont été introduits les galets : la maison et la grange de " chez le Vigneron " présente des lits alternés de " bricous ", de tessons de tuile et de galets de rivière, maçonnerie agrémentant la plupart des constructions du canton de La Force.

Deux traditions de toitures ont cohabité en Périgord. Monfaucon se situe dans une zone de transition où elles s'entremêlent, offrant une architecture mariant faibles et fortes pentes, tuiles canal et tuiles plates. La majorité des vieilles maisons et bâtisses de Monfaucon sont coiffées de toits pentus, à deux ou quatre eaux, couverts de tuiles plates à crochet : mode de couverture apparu en Périgord à partir du XVe siècle et s'étant imposé, dans la région du Landais, à la fin du XVIIIe et dans le courant du XIXe. Ces toitures sont parfois aménagées de lucarnes (Grand Cluzeau), ou percées de houteaux : ouvertures triangulaires pour assurer la ventilation des greniers (Jolibert, la Pourcaud). Peu à peu, la tuile plate a été abandonnée au profit de la tuile canal : reconstruction de Cavette en 1833 et 1859, ancien presbytère de Jolibert en 1835, Petit Cluzeau...

L'habitat est dispersé en petits hameaux, autrefois appelés villages. Ils sont principalement installés sur le haut des collines, en raison des facilités d'accès et de la proximité des zones de culture où les terrains, moins humides, bénéficient d'un plus large ensoleillement. Le bourg de Monfaucon s'est développé autour de l'église le long des deux axes de passage. L'implantation des maisons est aérée : elles sont indépendantes et entourées de jardins.